Forêt
On voit mieux le ciel, sous les arbres, parce que la façon dont ils le cachent trahit celle dont ils cherchent à l'atteindre. La lumière s'invite à travers les feuilles comme l'aveu qu'ils ne peuvent réfréner de leur intime désir de faire un avec elle. Nourris d'elle, ils s'élèvent vers elle, eux dont l'effort s'enracine dans l'obscurité dense de la terre encailloutée. Grâce aux arbres, même les charognes rêvent, eux dont la force mue les détritus en frondaisons.
Mais voilà que de feuille en branche, de branche en tronc puis de tronc en racine, le ciel dévale et tente de s'enfouir au plus profond, de faire trembler et respirer la terre. Depuis son monde flottant, c'est à elle qu'il aspire, elle qui engendre les êtres qui s'élèveront vers lui.
Les arbres sont ces mémoires qui convoient un devenir.
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