Les-Aeriennes

Les-Aeriennes

Ici

Ce matin a existé.

 

La lumière était douce, dorée comme pour ne pas effrayer l'araignée sur sa toile ou l'oiseau hors du nid. Elle semblait chercher l'arc-en-ciel à la brume indécise qui guettait l'horizon à la cîme des forêts, aux vallons floutés comme s'il n'avait jamais été possible de s'y perdre, sinon du regard. Le monde est clos, disait le ciel. Il tient dans le creux de ma main.

 

Les heures résonnaient des bruits ordinaires, au parfum du café. J'ai presque entendu le vent dans tes cheveux, lorsque au jardin tu es allé respirer l'éveil des arbres. Que t'ont-ils dit, alors que tu souriais comme si la paix avait existé ? J'ai posé mon doigt sur mes lèvres, pour que leur silence ne vous trouble pas et que je puisse vous regarder, encore – vous sembliez si heureux. Ton front n'était pas soucieux, tu n'avais l'air nulle part sauf ici, dans ce jardin qui longtemps t'avait attendu pour garder les rêves éclos au sommeil de la nuit.

 

Ce tremblement, est-ce que c'est le cœur ?

 

J'ai cru sentir une onde, la pulsation sereine d'un instant rassasié. Il avait fallu tant courir et peut-être tant se perdre, j'en avais oublié le goût du matin lorsque le vent vient danser dans tes mèches, porteur de rien.

 

Ce matin a existé et sa rosée hésite au bord des cils, alors que sous mes paupières j'enclos ce qui vécu vaut plus qu'un rêve. Ce matin a existé.



27/09/2015
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