Les-Aeriennes

Les-Aeriennes

Octobre

 

Au réveil j’avais des étoiles au bout des doigts. Elles scintillaient dans la pénombre à la façon de lucioles rieuses et j’ai eu beau secouer les mains, elles revenaient se poser sur la surface des ongles, elles glissaient sur ma peau. Elles ont pâli avec l’aurore, diffusant leur lumière presque discrète dans l’air doux de ce matin d’automne sous le soleil encore frais.

 

 

Je suis allée m’asseoir entre les racines de l’arbre, celui qui est haut sur la butte et dont les branches s’élèvent du sol puis tressent des voies vers le ciel – les étoiles vibraient toujours dans l’ombre bienveillante et je les ai laissées courir sur l’écorce ; elles ne sont pas allées très loin pourtant, c’était peut-être trop d’effort.

 

 

L’arbre m’a dit : « file vers la rivière » et j’y suis descendue par le chemin de terre, celui où les cailloux roulent un peu sous les pas. L’odeur était ronde, les étoiles jouaient toujours, cette fois presque au creux de mes paumes. A mes pieds les feuilles d’or se sont dressées, curieuses, mais les astres ont décliné leur appel. Je n’ai croisé personne, pas même un oiseau.

 

 

Près du petit pont j’ai descendu les marches et je me suis assise au bord des flots. L’eau était tendre, elle reflétait les nuées tourmentées avec une sérénité rêveuse. C’est là que j’ai déposé les étoiles, en laissant courir mes doigts dans l’onde – elles ont tournoyé un instant dans les remous argentés, juste entre les pierres, puis elles ont glissé plus loin et elles ont disparu.

 

 

Lorsque j’ai levé les yeux, elles miroitaient dans les lambeaux rosés de l’aube et brusquement le jour s’est allumé.

 

 

 



18/10/2021
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