Souffle
Ce n'était que le vent, ce frémissement sur ma joue, cette poussière qui danse, cette ride de l'eau sur la rivière.
Ce n'était que le vent, cette déferlante de feuilles, cette onde des graminées, ce lointain qui s'approche et passe en tournoyant.
Ce n'était que le vent, cette résistance sous ma main qui n'a rien pu saisir que ma peau sous ses doigts et le moment qui file.
Rien n'est immobile, pas même la falaise, pas même le ciel - rien n'est immobile sous le vent et la pluie.
Parfois -
le coeur est comme une harpe dont le monde joue la musique sans savoir ce qu'il fait
et les rires comme les pleurs des êtres qui cherchent à être
tournent et tournent
de l'un à l'autre,
de tous à tout,
car rien ne se suspend et car tout est fragile.
Mais ce n'est que le vent qui porte nos voix, qui enchante le silence, qui se joue des distances et nous rassemble un peu.
Comme souffler sur la joie pour en semer les graines.
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