Les-Aeriennes

Les-Aeriennes

Premier dragon

La lumière des maisons reflète, la nuit, celle des étoiles.

 

Au-milieu des infinis glacés d'espace, elles brûlent, claires et lointaines, alors que les arbres aspirent l'eau sombre du ciel pour en irriguer la terre qui s'étend, forte, comme cet autre espace sous lequel couvent d'autres feux.

 

Le vent emmêle mes cheveux au frémissement des feuilles, qui ne dorment jamais. La chouette veille quelque part, le renard a regagné les fourrés et le dragon du temps déroule ses volutes - il vient boire les secondes à la paume de mes mains, aspirant le passé qui ne reviendra pas. Seul le moment existe dans ce suspens unique, même si les rumeurs des possibles grondent en contrebas comme les flots de la rivière.

 

Combien d'univers, combien d'alignements d'étoiles pour simplement demeurer ici, dans cette tranquillité évidente, dans ce suspens fragile qui pourtant contient tout ce que l'on peut vivre, puisqu'il est, et que mon souffle rejoint le vent, qui rejoint l'espace, que respirent les arbres, qui l'offrent à la terre, qui protège son feu, là-bas, très en dessous, ce réservoir de vie sous la surface.

 

La chouette crie - il ne faut pas rester trop longtemps dans le vertige du ciel. Plus bas, si près, la lumière des étoiles s'est enchâssée dans les maisons des hommes, dont les voix sont comme une petite chanson, inaudible mais constante, qui trace des chemins dans l'ombre de la nuit.

 

 

 

 



25/10/2021
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